La Déesse des mouches à feu, adaptation du roman du même nom de Geneviève Pettersen, était un long-métrage attendu par les Québécois. Ils ne seront pas déçus par l’œuvre d’Anaïs Barbeau-Lavalette. La cinéaste signe un film dur, réaliste, poignant et captivant du début à la fin, avec une intensité dramatique frappante. À noter pour les plus sensibles que sexe, drogues, alcool et violence psychologique sont de la partie, et ce sans censure, ce qui peut être parfois difficile à regarder.
Fin des années 1990, les parents de Catherine se disputent lors de son seizième anniversaire, provoquant leur divorce. Peu dérangée par cette décision, la jeune adolescente commence à côtoyer le beau Pascal et sa bande d’amis. Catherine s’engage dans de nouvelles expériences, telles que la drogue, et elle se perd dans son nouveau mode de vie.
Kelly Depeault, la comédienne qui incarne Catherine, tient le film sur ses épaules. Elle est présente dans toutes les scènes du film et nous hypnotise chaque fois. Anaïs Barbeau-Lavalette a choisi la bonne actrice pour donner vie à son personnage et nous lui en sommes reconnaissants. On peut féliciter Kelly Depeault de s’être donnée à 100 % pour ce rôle complexe. Elle interprète une adolescente rebelle, indisciplinée et euphorique. Il ne faudrait pas oublier les acteurs jouant les rôles des camarades de Catherine. Tous ensemble, ils ont une agréable chimie et on croit en leur amitié. Avant le tournage, ces jeunes comédiens s’étaient réunis une fin de semaine dans un chalet, suggestion de la réalisatrice, et cette ambiance amicale se transpose de façon convaincante à l’écran. Parmi les personnages secondaires, Éléonore Loiselle est celle qui se démarque le plus en jouant une jeune délinquante pétillante.
Dès la scène d’ouverture, le film nous accroche, appuyé par la réalisation d’Anaïs Barbeau Lavalette et la direction photo de Jonathan Decoste. En effet, les deux collaborateurs exécutent des plans rapprochés à la hauteur des épaules misant sur le regard et les expressions des acteurs. Le spectateur a l’impression d’y être. Jonathan Decoste fait un excellent travail avec de somptueuses images. De plus, La Déesse des mouches à feu bénéficie de musique de première qualité qui illustre bien le ton du film, variant de David Bowie à Jean Leloup.
Catherine Léger, à l’écriture du scénario, et Anaïs Barbeau Lavalette produisent un film noir, percutant et véridique sur le thème de l’adolescence. Le film aurait mérité quelques minutes de moins et peut-être certains rebondissements dramatiques de plus, toutefois, l’œuvre reste très prenante. Pour la performance de son actrice principale, pour un scénario réel et authentique ; La Déesse des mouches à feu vaut le détour.
Note : 8/10
La Déesse des mouches à feu disponible dans les cinémas près de chez vous.
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